Parcours de formation
L’environnement a toujours été le fil conducteur de mes choix de formation. Après une licence de géologie, avec une spécialisation en géo-sciences appliquées en 3ème année, j’ai découvert l’ig2e, par une ancienne étudiante, et par ce biais les métiers du QSE. L’avantage de la formation de l’ig2e, c’est que nous n’étions pas enfermés dans un domaine, et pouvions faire beaucoup de choses différentes autour du QSE. L’alternance, surtout sur 2 ans, a été indispensable à mon insertion professionnelle. Bénéficier de nos propres locaux, et d’une administration dédiée et présente au quotidien était pratique et très valorisant. Nous faisions partie d’une structure avec un objectif particulier, et nous n’étions pas noyés dans la masse de l’université.
Après une alternance de 2 ans sur le terrain, sur un poste d’animatrice QSE, avec la gestion de trois carrières, puis ensuite 10 carrières, j’ai profité d’un remplacement de congé maternité, pour venir occuper un poste de responsable qualité et sécurité au siège de granulat Vicat pour un an. Cette expérience au siège était intéressante et nécessaire à mon évolution professionnelle. Mon objectif était, cependant, de faire de l’environnement. En 2010, j’ai pu bénéficier de la création d’un poste de coordination environnement, qui répondait à mes aspirations professionnelles, et c’est le poste que j’occupe aujourd’hui.
Mon métier actuel
Je suis responsable management environnement au sein du siège du groupe Vicat, et mon périmètre couvre une cinquantaine de sites de production, basés sur toute la France. Je coordonne, et suis en support sur la partie environnement d’une équipe de 12 animateurs QSE sur le terrain. En externe, j’ai pour mission de représenter, soit la société, soit la profession, lors de réunions de groupes de travail environnement, que ce soit à un niveau européen à Bruxelles, ou à un niveau national à Paris au sein du syndicat professionnel. Mon travail est principalement axé sur le respect des certifications du groupe en matière d’environnement, à savoir le référentiel ISO 14001, et d’autres certifications liées au secteur d’activités, commela charte environnement des entreprises extractives, très appliquée métier, qui a été créée par et pour les professionnels du secteur. Nous sommes également affiliés à un label de secteur d’activité, à savoir ‘production 100% locale’, qui s’apparente au label Bureau Veritas ‘Production française’, mais en version production Auvergne Rhône Alpes.
Les grandes problématiques environnementales rencontrées sur le terrain sont la maîtrise des impacts environnementaux, comme dans toute industrie, mais plus spécifiquement pour l’activité des carrières, la biodiversité et les retombées de poussière dans l’environnement.
Les problématiques environnementales du secteur d’activités
Dans une carrière, associer respect de la biodiversité et production est possible à condition de s’entourer d’interlocuteurs spécialisés. Nous sommes en contact avec des experts de la biodiversité, comme des associations (LPO, FNE AURA*) et des ONG, l’ONF*), des laboratoires de recherche, des bureaux d’études, qui font des inventaires biodiversité, faune et flore, et qui sont spécialistes de telles ou telles espèces présentes dans nos carrières. Sur la question des pollinisateurs sauvages, les spécialistes sont particulièrement rares. Nous travaillons, pour notre part, avec Arthropologia, qui a installé par exemple un certain nombre d’hôtels à insectes sur nos sites pour la Métropole. Nous avons également un partenariat avec l’INRA, pour nous accompagner à réaliser une expérimentation sur les pollinisateurs sauvages, et évaluer les moyens pour favoriser leur développement dans des modules de mobiliers urbains en béton. De l’extérieur, le public pense que nous détruisons le milieu naturel, mais, dans la réalité, nous prenons un milieu donné, nous le modifions pendant la durée d’exploitation de la carrière, et il devient un autre milieu ensuite, puisqu’il est réaménagé. Il nous faut, avec cet objectif, savoir travailler avec, et sauvegarder en même temps, des espèces rares et protégées, pendant la période d’activité de la carrière. Nous travaillons donc avec ces experts pour acquérir du savoir-faire, et notre mission est de répondre à cet enjeu de taille : comment exploiter et en même temps amener, puis conserver de la biodiversité jusqu’à la fin du réaménagement de la carrière. Sur les retombées de poussière, la DREAL est plus exigeante qu’auparavant, car la réglementation s’est renforcée, avec un ensemble de mesures à mettre en place. Mon rôle est de faire en sorte, par exemple, que notre connaissance sur la nature et la dangerosité de ces poussières soit plus précise et complète, afin que nous soyons à même de mieux les expliquer et les gérer.
Les plus et les moins du métier
De base, nous partons tous du principe que les industries polluent. Notre rôle, c’est de faire exister l’industrie et d’en maîtriser son impact sur l’environnement, voire de le réduire. Cela passe par de l’écoute, de la pédagogie, et de l’adaptation. Ce qui est valorisant c’est que les salariés sur les carrières montrent de plus en plus de préoccupation pour l’environnement les entourant, et pour la protection de la faune et la flore. Cela montre le changement de mentalité du secteur d’activité.Etre dans un grand groupe apporte une tendance à la multiplication des indicateurs/données/analyses qui prennent beaucoup de temps administrativement, et nous empêchent parfois d’aller creuser le fond de certains sujets et impacts.
* France Nature Environnement
* Office National des Forêts